
En 1.997 une trentaine de personnes se sont rassemblées au Centre Polyvalent de Ouagadougou (aujourd’hui appelé Centre Paul ZOUNGRANA) pour approfondir l’identité spirituelle de Charles de Foucauld. Ce rassemblement fonde les bases de la famille spirituelle Charles de Foucauld au Burkina Faso, qui aujourd’hui regroupe une cinquantaine de membres: prêtres, religieux, religieuses et laïques.
L’Association Charles de Foucauld fut crée à partir de cette famille. Elle n’a pas d’idéologie politique, et souhaite, en suivant les traces du Frère Charles de Foucauld, poursuivre une vie d’abnégation et d’égalité, et lutter aux côtés des « plus démunis », c’est-à-dire, des pauvres et des personnes vulnérables.
Les membres, venant des quatre coins du Burkina, ont des origines professionnelles très différentes. Ils souhaitent, au sein de leurs fraternités respectives, mener une vie de convivialité et d’entraide.
Aujourd’hui, la famille spirituelle Charles de Foucauld est présente dans les diocèses de Ouagadougou, Ouahigouya, Kaya, Fada N’gourma, Bobo-Dioulasso, Déodugou et Koupéla.
Le Programme:
Contexte de la zone du Programme
Le Burkina Faso est un des pays les plus pauvres du monde (le 173ème sur les 175 pays du monde selon la classification du Programme des Nations Unies pour le developpement, PNUD). Il est situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest. Des 11,5 millions d’habitants de la population intérieure, plus de 9 millions vivent de l’agriculture et de l’artesaniat. En Ouagadougou, capital du pays, au moins 80% de la population gagne sa vie en travaillant dans les secteurs informels. A cause de la dévaluation du franc CFA en 1.993, les licences qui suivirent les privatisations sauvages, le faible développement de l’industrie, la inflation, au moins 70% des familles en Ouagadougou mènent une vie précaire.
Justification du Programme
Au milieu des années 80, le monde a été secoué par l’apparition à la lumière publique d’une nouvelle « maladie », jugée incurable: le sida. Certaines images présentent des malades, des chiffres, des prévisions sur la population à risque. Les spéculations les plus alarmantes avaient libre cours. La communauté scientifique tente de relever ce défi, et pendant ce temps les premières campagnes d’information et de prévention commencent.
Au sein de la communauté scientifique apparaissent rapidement des différences sur l’étiologie et la nature de ce nouveau mal. Une « minorité dissidente » tente de rejeter la thèse officielle sans proposer d’alternative. Avec le temps, la pandémie du sida se situe principalement en Afrique subsaharienne. On en parle aujourd’hui comme d’un problème de développement dû à la pauvreté, dans une Afrique qui ne dispose pas des moyens scientifiques et matériels. En 2003, on estime que 40 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH, dont plus ou moins 2,5 millions sont des enfants de moins de 15 ans. L’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée avec plus ou moins 3,2 millions de nouvelles contaminations et 2,3 millions de morts en 2003. Selon les estimations de 2003, ce sont plus de 26,5 millions d’africains qui vivent avec le sida. « L’épidémie du sida continue à s’étendre, et elle n’a pas encore atteint son sommet », explique le Dr. Peter PIOT, premier responsable de Onusida. Il y a actuellement des traitements pharmaceutiques pour les porteurs du virus. Malheureusement, ils ne sont pas accessibles à tout le monde.

Déjà avant, sans l’épidémie du sida, il existait de grandes différences. Par exemple, en 1988 l’espérance de vie se chiffrait autour des 42 ns en Afrique, alors qu’en occident elle était autour des 77 ans. Le taux de mortalité à la naissance était de 140/1000 dans les pays en voie de développement, et de 27/1000 dans les pays développés. En 1.990 15 enfants sur 1000 mourraient dans les pays industrialisés alors que le taux était de 79 sur 1000 dans les pays en développement. Un sondage de l’OMS dans 91 pays en développement montre que, en 1970, seulement 29% de la population avait accès à l’eau potable.
Au Burkina Faso, la lutte contre le sida est d’actualité. Quelques centres de traitements ont été créés. Certaines associations et organisations sont sur le terrain. En avril y en septembre 2003 l’Etat burkinabé a signé des accords avec les laboratoires d’Inde et du Brésil pour l’importation de antirétroviraux (ARV). Selon les récentes estimations, le pourcentage des personnes atteintes est passé de 7% à 6%.
La Fraternité Charles de Foucauld du Burkina Faso ne veut pas rester indifférente face à l’affaiblissement des personnes qui vivent avec le VIH. Elle souhaite être à leur côté, pour contribuer à la création d’une dynamique positive qui permettra à ces personnes d’avoir de nouvelles perspectives pour leur problème et pour la société. Cela à travers une attention articulée autour de l’accueil, du dialogue, la médication et la disposition de cadres et d’espaces d’expressions et de partage.
Objectifs
Objectif principal
L’objectif principal du programme est d’assurer une attention globale aux personnes qui vivent avec le VIH. Il s’agit d’envisager l’intégrité de l’être humain, les différentes dimensions de l’être humain. Cela inclut des personnes de tout âge, et souligne le grand nombre d’enfants porteurs du VIH, orphelins de pères ou de mères ou des deux, ou en situation de danger ou de vulnérabilité pour leur futur en tant qu’orphelins.
Objectifs spécifiques
- Restaurer la confiance en soi et le désir de lutter de chaque bénéficiaire du programme au travers de l’accueil et de la première prise de contact.
- Stabiliser la charge virale de chaque bénéficiaire du Programme avec la administration de antirétroviraux (ARV).
- Assurer à chaque bénéficiaire un programme général de santé acceptable pour les soins de ses maladies opportunistes.
- Rendre à chaque bénéficiaire du programme la joie de vivre, en suscitant une dynamique de groupe et d’un autre côté grâce aux activités.
- Attention aux orphelins y enfants en danger au niveau nutritionnel, scolaire, psychosocial et médical.
Résultats attendus

- Chaque bénéficiaire du programme reprend confiance et envie de lutter à travers de l’espace d’écoute créé.
- Chaque bénéficiaire du programme montre un meilleur bien-être physique et psychique grâce à la médication et aux résolutions
- La vie de chaque bénéficiaire du programme est considérablement prolongée suite à la attention et au soutien apporté.
- Le VIH-sida n’est plus considéré comme une catastrophe en soi, mais comme une maladie chronique.
- Les personnes avec VIH ne sont plus marginalisées.
Activités principales
La localisation de deux maisons, l’équipement et le fonctionnement.
Le dispensaire de la Fraternité Charles de Foucauld du Burkina porte le nom de « Centre Wend be ne do » (qui signifie: « Dieu avec nous »)
Le centre « Wend be ne do » est dédié au soutien des personnes atteintes du VIH, avec deux bâtiments construits de plein pied juste à côté du centre Médical Diocésain de Bam en prevision d’attention à beaucoup plus de personnes.
Les locaux seront équipés pour les nécessités d’administration, d’accueil et d’attention. Cet équipement comprend les outils informatiques, avec une connexion à Internet pour améliorer la communication.
Le centre « Wend be ne do » sera pourvu de moyens de déplacement.
Gestion du personnel
En plus de la direction du centre, le personnel se composera d’un médecin, un psychologue, un infirmier o infirmière, une personne de service permanent et deux auxiliaires.
Le médecin, spécialiste du VIH-sida, se déplacera au centre pour les consultations. Le psychologue assurera le soutien psychologique des patients. L’infirmier(e) sera plus régulier(e) que le médecin, afin d’assurer les soins. La personne de service permanent, et éventuellement les auxiliaires, bénéficieront d’une formation adéquate afin d’assurer l’administration du centre, l’accueil des bénéficiaires et le traitement des dossiers.
Un contrat d’offre de service liera le médecin, le psychologue et l’infirmier(e) au centre, alors que la personne de service permanent et les auxiliaires travailleront en principe de manière de manière désintéressée, en étant rémunérée avec un budget préétablis.
Le centre disposera des ressources nécessaires pour les volontaires afin d’assurer les diverses prestations destinées aux patients.
Soutien des personnes atteintes du VIH

Le centre sera équipé d’une pharmacie pour les antiretroviraux (ARV) y les produits pour le traitement des maladies opportunistes. Le personnel du centre aura comme priorité l’écoute, pour une bonne communication, afin de restaurer la confiance en soi sur le chemin du bien-être.
Les ressources en physiothérapie seront également utilisées au profit des patients.
Des séances de partage seront organisées entre les porteurs du sida afin d’instaurer une convivialité entre eux et permettre à chacun de se libérer de ses complexes.
Un cadre propice à la recherche et aux actions en vue d’évaluer les compétence et aptitudes des porteurs du VIH. En effet, le fait d’être productif est une bonne raison pour se sentir utile dans la société et ainsi avoir envie de prolonger son travail et par conséquent sa vie.
Les séances de loisirs (projections, excursions, jeux, etc.), conférences, activités culturelles diverses, seront organisées au profit des porteur du VIH.
Ils recevront périodiquement des visites, à leur domicile, de la Fraternité Charles de Foucauld ou d’autres organisations ou de personnalités afin d’oublier / de mettre de côté l’idée d’être isolé. Ils auront un soutien spirituel assuré.
Localisation
En Kongoussi, province de Bam, au Burkina Faso (ancien Alto Volta), à côté du Centre Médical Diocésain Notre Dame de la Miséricorde, de la diocèses de Ouahigouya.
Nous nous occupons des personnes de plus de quarante village dans les régions de Bam y de Kongoussi, en leurs rendant visite et en les aidant à participer aux activités du centre de WEND BE NE DO tout en leur assurant un suivi de leur maladie.

